Yvon Lambert

Kendell Geers

18 Oct - 08 Dec 2007

© Installation View
KENDELL GEERS
"Kannibale"

Yvon Lambert est heureux d’annoncer Kannibale, la première exposition personnelle de Kendell Geers à la galerie du 18 octobre au 8 décembre 2007. En 1928, le poète brésilien Oswald de Andrade (1890-1945) énonce son ‘Manifesto Antropófago’: « Seul le Cannibalisme nous unit. Socialement. Economiquement. Philosophiquement ». Dans le Manifeste Cannibale, le Cannibalisme est une puissante métaphore de l’incorporation culturelle des valeurs de « ce qui ne m’appartient pas », de ce qui m’est étranger ; ainsi qu’une vision radicale de violences extrêmes. Kendell Geers utilise le cannibalisme comme une pratique symbolique et une métaphore pour les actes violents survenants dans les sociétés depuis toujours provenants d’excès de pouvoir, de domination (en particulier le colonialisme), d’exploitation économique, de pulsions émotionnelles et de traumatisme. Ce cannibalisme n’est en aucun cas une tentative pour apaiser les tensions. Toutefois, son instinct se concentre sur ce qui est positif, le flux créatif, l’érotisme et les échanges culturels. L’exposition est également un hommage à la revue dada « Cannibale » de Francis Picabia dans lequel il énonce :
‘comme vos idoles : rien
comme vos politiciens : rien
comme vos héros : rien
comme vos artistes : rien
comme vos religions : rien’
Kendell Geers explore avec consistance l’effondrement du système de croyances et d’idéologies utilisant tous les supports possibles. Cette exposition présentera par exemple des tours phalliques composées de barbelés, symboles de l’Architecture Cannibale. Ces mêmes barbelés que l’on retrouve à la baie de Gauntanamo ou en Irak. Une réplique de La Victoire de Samothrace présidera l’exposition identique à celle qui se trouve à Samothrace. La sculpture originale se trouve au Louvre depuis 1884, « cannibalisée » par une autre société.
Kendell Geers définit sa pratique artistique dans le texte suivant: « Je suis un Africain blanc vivant dans une époque dans laquelle des gens armés de lames de rasoir peuvent s’écraser dans les bâtiments les plus puissants du monde. Une époque dans laquelle 15 millions de Sud Africains ont le SIDA. Une époque dans laquelle les Etats-Unis peuvent déclarer la guerre en Irak sans raison autre que d’accomplir leur propre désir. Une époque dans laquelle la pollution des Etats-Unis provoque des inondations en Europe et des sécheresses en Australie. Je vis dans un temps de contradictions dans lequel la Contradiction, la Vérité, le Désir, la Passion et l’Anarchie ne sont plus que des noms de parfums. Je vis dans l’âge de la reproduction digitale dans lequel la vérité n’existe désormais plus dans une image, dans lequel chaque image peut être modifiée et changée, quiconque peut être effacé ou inséré dans l’Histoire ». Un projet de Kendell Geers est une attaque. C’est instinctif, direct et à la hauteur de la brutalité présente dans la société contemporaine. Il propose au spectateur des interrogations et demande une prise de partie. La vraie question que pose Kendell Geers au visiteur est la suivante : « En quoi croyez-vous ? »
Autres Informations :
L’exposition de Kendell Geers, ‘Irrespektiv’ a débuté au B.P.S.22 (Charleroi, Belgique) et au SMAK (Gand, Belgium) et voyage par la suite au BALTIC Contemporary Art Centre (Gateshead, Royaume- Uni), Musée d’Art Contemporain (Lyon, France), MART (Trento, Italie) SMAK: du 20 avril au 26 août 2007 B.P.S.22: du 17 mars au 3 juin 2007 BALTIC: du 19 septembre 2007 au 6 janvier 2008 MAC: du 15 September 2007 to 31 December 2008 MART: février à mai 2009
 

Tags: Kendell Geers, Francis Picabia