Praz-Delavallade

BRETT CODY ROGERS

01 Dec 2007 - 18 Jan 2008

BRETT CODY ROGERS
"FAREWELL TO HUMAN SCALE"

“I admit the mural not to enhance the wall, but on the contrary, as a means to violently destroy the wall, to remove from it all sense of stability, weight, etc.” (Le Corbusier)
This quote captures the essence of what I am exploring in these paintings. I like the idea of using painting as a means of destroying architecture and removing its sense of stability. I also like the contradiction of an architect who desires to violently destroy the wall. Painting is not bound to laws of physics like a building, is capable of creating new spaces that exist through nothing but an arrangement of gestures and paint.
Like the varied stains and brush marks in my paintings, these forms serve to both create representations of objects and spaces and call them into question.
The large painting of the living room of Eileen Gray’s E.1027 house serves as a “key” or legend to the other paintings. It depicts a mural in the living room long after Le Corbusier had painted it. The house is in a bleak state of ruin with a monstrous Picassoid figure painted on the wall. The harsh contrast within the painting appears as though it were documented through flash photography as in a crime scene or some kind of strange history painting. I like the potential confusion of the Le Corbusier mural for a Picasso painting. It represents a crisis of authenticity. It confuses authorship and history and relates also to the ambiguous attribution of Eileen Gray’s house.
The “black paintings,” were envisioned as the fantastical final visions of Le Corbusier who once said 'how nice it would be to die swimming toward the sun'”: just what happened in 1965 when he had a heart attack while swimming in front of E-1027 and “Le Cabanon”.
I am fascinated with the depiction of light in paintings, in a purely artificial sense, light that seems to be produced by the painting rather than projected upon it.
Using colors and geometries pulled from the interior design of Le Cabanon, as well as modified forms from the murals painted on the E.1027, the paintings have a palette of reds, greens, yellows and blacks. Glowing colored geometric forms and sweeping gestures emerge from an inky black abyss as if the forms were transparent colored gels backlit by an artificial light source. The geometries, colors and forms repeat and are reconfigured in separate paintings, confusing representation and abstraction through a representation of abstract forms. The gestural brushwork undulates and mixes together, creating violently shifting architectonic planes of color, resulting in dark atmospheric spaces from which light seems to be projected. In effect, these paintings are like dying while swimming towards a neon sign.

This exhibition was inspired by Brett Cody Rogers’ trip to Roquebrun-Cap-Martin in 2005 where he discovered Eileen Gray and Jean Badovici's house « E.1027 » in an appalling state of disrepair.
Built in 1928, « E-1027 » is the major realisation of Eileen Gray and embodies her very personal conception of modernist architecture.
It was also the heart of a very complex relationship Le Corbusier had with this house, in front of which he finally died. This confused link between admiration and desire finally lead Le Corbusier to intrusively appropriate this place for himself. First, he painted a suite of eight murals without Eileen Gray’s permission. She regarded the murals as an act of rape, violating the spirit of her house. Later he built his famous « Le Cabanon » overlooking the house. With the publication of photographs of the murals by Le Corbusier, mentioning the house but omitting Gray’s name, her authorship was offended another time. Today, there is a pertinacious confusion in the attribution.“J’admets la fresque non pas pour mettre en valeur un mur, mais au contraire comme un moyen pour détruire tumultueusement le mur, lui enlever toute notion de stabilité, de poids, etc..” (Le Corbusier)


Cette citation du Corbusier incarne ce que j’ai voulu explorer dans cette série. J'aime l'idée d'utiliser la peinture comme moyen de détruire l'architecture, de lui enlever toute notion de stabilité. La peinture est capable de créer de nouveaux espaces qui n’existent à travers rien d’autre qu'un arrangement de gestes et de couleurs.
Comme dans mes autres peintures, les taches variées et les marques de brosse servent à la fois à créer des représentations d'objets et d'espaces et à les mettre en doute.
La grande toile représentant le salon dévasté d’E.1027 sert de "clé" ou de légende à mes autres peintures. Dans une atmosphère de scène de crime apparaît une fresque du Corbusier représentant une figure "picassienne".
Cette confusion potentielle entre la fresque du Corbusier et une peinture de Picasso m’intéresse car elle ébranle la notion d'auteur et d'historicité. Cette question est aussi au coeur de l'attribution équivoque de la maison d'Eileen Gray.
J’ai envisagé la série des "black paintings” comme les dernières visions du Corbusier au moment de sa mort. Lui qui avait exprimé son souhait de “mourir en nageant vers le soleil” a succombé à une crise cardiaque en nageant face à E-1027 et au “ Cabanon” en 1965.
Je suis fasciné par la représentation de la lumière en peinture, une lumière artificielle qui émanerait de la peinture elle-même. Mes toiles sont comme des espaces atmosphériques sombres qui semblent émettrent de la lumière. Les formes colorées, les touches balayant la toile, semblent émerger d’un abysse comme si la peinture était faite de surfaces transparentes irradiées par une lumière intérieure.
Inspirées des couleurs et des formes tirées du design intérieur du Cabanon, ainsi que des éléments empruntés aux fresques d'E.1027, ces peintures ont une palette réduite.
Les différents mouvements qui se révèlent dans la touche picturale créent un violent déplacement dans la structure des plans de couleur qui ondulent et se mélangent.
Les formes géométriques, les couleurs se répètent et sont reconfigurées dans les différentes peintures, mettant en péril les codes de la représentation et de l'abstraction en représentant des formes abstraites.

Cette exposition est inspirée par un voyage de Brett Cody Rogers à Roquebrune-Cap-Martin en 2005 au cours duquel il découvre la maison d’Eileen Gray et Jean Badovici's baptisé « E-1027 » dans un état de délabrement total.
Construite en 1928 « E-1027 » est la réalisation la plus importante d’Eileen Gray et incarne sa conception originale de l’architecture moderniste. Elle est aussi le théâtre de la relation très complexe que Le Corbusier entretenait avec cette maison au large de laquelle il finira par mourir.
Cette relation trouble entre admiration et convoitise conduira le Corbusier à s’approprier ce lieu de façon intrusive. Il réalisa d’abord un ensemble de huit fresques sur les murs, sans l’autorisation d’Eileen Gray qui vécut cette intervention comme un acte de vandalisme et un viol de ses idées, puis, il construisa son célèbre Cabanon sur le site même de la maison.
Plus tard, Le Corbusier publie des photographies des fresques en mentionnant la maison sans référence à Gray, déniant à nouveau sa position d’auteur. Aujourd’hui une réelle confusion dans l’attribution persiste.
 

Tags: Le Corbusier, Li Hui, Pablo Picasso, Brett Cody Rogers